Ils n’ont plus de pain. Eh bien, qu’on leur donne de la brioche!

Mais moi, franchement, je préfère un bon pain de seigle aux noix fait maison.

Pas vous?

Et je ne fais pas que du pain de seigle.  J’ai aussi un faible pour la tresse, le pain mi-complet, ou bien la fameuse recette du Cuban Bread que j’avais recopiée à la main (avec une quinzaine d’autres) depuis le livre de cuisine d’une dame chez qui je faisais le ménage quand j’étais étudiante.  C’était il y a longtemps, oui Madame, et la confection du pain m’a accompagnée qu’il pleuve ou qu’il vente, contre vents et marées, et à travers les labyrinthes des conventions suisses, américaines, et japonaises, jusqu’à cette année 2015: un demi-siècle de pétrissages, levées, fournées, de toc-toc sur le fond pour voir si la miche est cuite, de faire craquer la croûte encore chaude d’une pression du pouce.

Bon, il ne faut pas exagérer non plus, je ne suis pas tombée dans la marmite quand j’étais petite, mais j’ai découvert vers la vingtaine que faire son pain c’est très satisfaisant.  Toute la maison sent bon. Et on sait ce qu’on mange. J’irais même jusqu’à dire que, parfois, c’est comme une thérapie occupationnelle.